En Islande, j’ai vu un super tee-shirt qui résumait assez bien la diversité des paysages qu’on peut y trouver : ça disait approximativement que l’Islande était sans doute le seul pays où, dans la même journée, il est possible de voir l’océan, un geyser, un volcan, d’impressionnantes chutes d’eau et un glacier ! Je sais, je me répète. Mais en parlant de glacier, nous y voilà.
Nous sommes dans le Parc National de Skaftafell (prononcer : skav-ta-vetl), situé au sud-est de l’Islande. L’immense glacier qui y règne est grand comme la Corse et atteint 1000 mètres d’épaisseur, ce qui fait de lui le plus grand glacier d’Europe ! Avec cette large superficie, le Vatnajökull (prononcer : vatnayeukutl), c’est son petit nom, offre de multiples possibilités aux plus curieux pour partir à l’assaut des différentes langues glaciaires qui le composent et qui s’avancent presque jusqu’à l’océan. Nous voilà donc partis pour une balade de 4 heures sur le Svínafellsjökull (prononcer : svinafetls-yeukutl), dont le nom signifie : « glacier de la montagne des cochons », ladite montagne étant sur la rive gauche du glacier. Évidemment, ce genre de randonnées ne se fait qu’en étant accompagné par un guide agréé et avec du matériel adéquat : piolet et crampons.
Le guide nous l’a avoué : dans notre cas, le piolet c’est surtout pour les photos !
Certes, le piolet ça fait classe, mais on ne sait jamais : la surface du glacier est tout de même entaillée d’une multitude de crevasses pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de profondeur ! Le piolet pourrait alors être utile pour se ressortir d’un tel piège… Surtout qu’un glacier, ça bouge, c’est comme une rivière qui s’écoule. Selon la topologie du glacier, sa vitesse d’écoulement peut atteindre plusieurs dizaines de mètres par jour ! Le Svínafellsjökull, lui, se contente d’un glissement quotidien d’un mètre, ce qui est déjà assez difficile à imaginer. Surtout quand on est dessus…
Mais comment un glacier peut-il se déplacer ?
Tout simplement par l’effet de la gravité : n’étant pas attaché à la roche sous-jacente, le glacier est inéluctablement entrainé vers le bas du fait de son propre poids. L’épaisseur de la glace joue aussi un rôle non-négligable : la pression en profondeur est si forte que la glace se transforme en une sorte de sirop visqueux qui permet au glacier de mieux se mouvoir.
Et ces crevasses, comment se forment-elles ?
Lors de l’écoulement, la glace proche des bords est retenue par la paroi de la montagne ou des blocs rocheux. La vitesse de déplacement n’est donc pas la même partout : la glace subit alors des contraintes très fortes et finit par casser, provoquant des crevasses parfois profondes de plusieurs dizaines de mètres !
Comment se forme un glacier ?
Ce qui différencie la neige de la glace, c’est que la neige contient de l’air et, de ce fait, est beaucoup moins compacte que la glace. À la base, un glacier n’est rien d’autre qu’un tas de neige. Mais sous le poids de la neige, l’air qu’elle contient est chassé, transformant alors la neige en glace.
Et la couleur bleue, d’où vient-elle ?
C’est une propriété physique de la glace très compacte. Là encore, c’est une histoire de pression : plus la glace est compacte, moins elle contient d’air et plus elle est bleue.
Et cette poussière qu’on voit sur les photos ?
Le Vatnajökull semble n’être qu’une immense étendue de glace, calme et paisible. Sauf que sous cette glace se cachent plusieurs volcans, dont un parmi les plus redoutables d’Islande : le Grímsvötn. Les poussières sur la glace sont les vestiges de ses récentes éruptions, la dernière datant de 2011…
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