Au sud du Vatnajökull (lire l’article sur le Vatnajökull), les glaciers s’approchent courageusement de l’océan, ou l’air est plutôt doux, du moins en été. Ainsi radoucis, les glaciers se mettent à fondre, ce qui forme un lac glaciaire. Lorsqu’il fond, le glacier déjà torturé par de multiples crevasses va se briser : des blocs de glace plongent alors dans le lac puis se laissent emporter, au gré des flots, jusque vers l’océan.
Situé au bord de la route 1, le Jökulsarlon (prononcer : yeukuls-artlone) est un lieu très touristique où l’on peut venir admirer des milliers d’icebergs bleutés quitter leur glacier paternel, pour lentement se diriger vers l’océan. Mais pour avoir la chance de le rejoindre, il faut réussir à s’échapper du lac le plus profond d’Islande, d’une profondeur maximale de 260 mètres, soit plus de 80 étages ! Y parviendront-ils ? Malheureusement, beaucoup s’échouent sur les bords du lac et disparaissent avant même d’avoir pu voir la mer…
Certains icebergs sont zébrés : ces rayures noires sont des couches de cendre volcanique. Ça me faisait penser à une bonne glace stracciatella ! Bah, quand on est gourmand…
Mais pendant que les icebergs se laissent doucement bercer par les eaux, des otaries et des phoques remontent le courant jusque dans le lac glaciaire, et il n’est pas rare de pouvoir les observer, à condition d’avoir une paire de jumelles avec soi. Cependant, ne vous attendez pas à voir des otaries vous faire un spectacle avec des ballons : seule une petite partie de leur frimousse dépasse de l’eau.
En cet endroit calme et féérique, laissez libre cours votre imagination ! Dans chaque iceberg se cache un objet, un animal : tantôt un canard de glace, tantôt un dauphin aux reflets bleutés…