Pour celles et ceux qui s’intéressent un peu à la course à pied (et/ou à moi), vous savez sans doute qu’après mon premier marathon (dont je vous conseille le récit ), j’ai décidé de changer ma manière de courir pour adopter une foulée plus naturelle, dite minimaliste. Pourquoi parle-t-on de minimalisme ? On ne parle pas d’art ici (pas encore ?), mais l’idée intrinsèque est finalement très proche : l’économie de matière et de moyens, la simplicité. Et on parle là du caractère épuré du principal équipement du coureur : les chaussures. Pas d’amorti sous le talon, semelle fine, on laisse faire son corps… Bref, j’ai déjà parlé de tout ça
Cela fait maintenant 8 mois que j’ai entamé cette transition. Comment l’ai-je abordée ? Quels sont les problèmes que j’ai rencontrés ? Quels sont les bénéfices que je peux en tirer ? C’est à ces questions que je vais essayer d’apporter des réponses…
Comment j’ai abordé la transition
Dans un premier temps, il a fallu que je m’équipe et que je me documente sérieusement. Concernant la documentation, j’ai acheté l’excellent livre Barefoot et minimalisme, Courir au naturel. Quant à l’équipement, les Skechers GOrun ont été idéales pour m’apprendre à courir sur l’avant du pied, et elles sont d’une incroyable légèreté !
Mais il ne s’agit pas de les chausser, et de partir faire une sortie longue. Le maître-mot, on ne le dira jamais assez, est la pro-gres-si-vi-té ! J’ai donc respecté (à peu près) certaines règles :
- Je n’ai pas changé le nombre de sorties par semaine : entre 3 et 4.
- Sorties de 3 à 4 km maximum pour commencer. J’avoue que ça a été dur et frustrant de se retenir à ce point, mais on n’a rien sans rien
- D’une semaine sur l’autre, j’ai augmenté la distance de mes sorties de 10 à 15%. Ce qui veut dire que lors de ma deuxième semaine, mes sorties étaient d’environ 4,5 km à 5 km.
- Et ainsi de suite…
Ceci a donc laissé le temps à mes frêles petits mollets de s’habituer à amortir les chocs. J’en reparlerai un peu plus tard. Et je me suis fait quelques petites séances avec mes Vibram Five Fingers
Quand mes sorties ont atteint 9 km, j’ai participé aux 10 km de la Rotonde, à Strasbourg. Mon meilleur temps était alors de 45 minutes sur 10 km, et j’y suis allé dans l’optique de ne pas forcer, sur les conseils du Professeur de Runners.fr J’ai fait 47 minutes, sans (trop) forcer. La course était au profit d’une association pour personnes handicapées et nous avons fait un tour de piste avec certaines d’entre elles. Un petit tour pieds-nus bien agréable !…
… Et remarqué
Je suis alors resté assez longtemps (deux mois, je crois) à pratiquer des sorties entre 7 et 10 km. Et j’ai ensuite allongé, encore une fois progressivement, les distances. Les Skechers GOrun sont alors devenues un peu contraignantes : au bout de 12 km, le « mécanisme de bascule » qui « oblige » à courir sur l’avant du pied me gênait et provoquait des échauffements, puis des ampoules (moi qui n’en ai quasiment jamais). Je me suis donc tourné vers d’autres chaussures, plus minimalistes dans le sens où aucun mécanisme n’oblige à courir sur l’avant-pied. J’ai opté pour des Nike Free Run (j’ai toujours bien aimé Nike) qui se sont révélées très agréables !
Et je suis parvenu à courir 18 km sans problème avec Enfin… la course en elle-même s’est bien passée, mais le lendemain mes mollets m’ont dit, très clairement : « Dis donc, vas-y molo la prochaine fois ! On réclame un massage pour la peine ! ».
Les problèmes que j’ai rencontrés
Avec les Skechers GOrun, sur des sorties supérieures à 12 km : échauffements au milieu du pied puis ampoules.
En dehors de ça, on sent que les mollets travaillent et qu’il faut les ménager :
- pas de sorties deux jours de suite,
- étirements des mollets accentué après les courses,
- et massages des mollets sous la douche après les sorties les plus longues.
Et surtout, la règle d’or : il est possible de ressentir des douleurs aux mollets ou dans les pieds au levé le matin. Si ces douleurs n’ont pas disparu dans les 10 minutes qui suivent, pas de sortie ce jour-là ! Le corps doit s’adapter, et cette adaptation passe obligatoirement par des phases de récupération et de repos.
Les bénéfices
Ben ouais, quand même, il faut que ces changements m’apportent quelque chose ! Et ils m’apportent…
Un bien-être. Une agréable sensation de légèreté et de dynamisme.
Vraiment, c’est flagrant : quand je reprends des chaussures « classiques » et que je me laisse retomber sur le talon, j’ai l’impression d’être un poids mort qui tombe (ce qui n’est pas faux), alors qu’avec la foulée minimaliste, je me sens tel la gazelle qui bondit dans la savane et… Euh… Bon, j’exagère sans doute un peu, mais l’idée est là.
La suite !
Pour le moment, je n’envisage pas des sorties longues (supérieures à 21 km) en mode minimaliste.
Je vais tenter le Semi-marathon de Paris en Nike Free Run, début mars, mais je ne dépasserai pas cette distance avant un long moment. Et donc, ce sera en chaussures classiques que je ferai un marathon en 2013 (mais lequel ?), chaussures qui ne m’empêchent d’ailleurs pas de courir sur l’avant du pied ! L’avantage est que je peux « soulager » mes mollets dans les descentes et quand je sens qu’ils ont déjà bien travaillé, je peux basculer temporairement sur une foulée classique.
Pour conclure, je dirais que je n’ai aucun regret d’avoir opéré cette transition : depuis, je n’ai plus eu aucune douleur aux articulations (chevilles et genoux). Bon OK, à la place, j’en ai eu dans les mollets, mais les mollets se sont musclés et se muscleront encore, pour aller toujours plus loin, à fond la caisse, et toujours, toujours plus d’ivresse…
[…] un précédent article concernant la course à pieds, je parlais du Semi-marathon de Paris, que je voulais courir en mode […]
Bonjour,
je travaille actuellement sur une foulée médio-pied mais sans opter pour du minimalisme, pour le moment, chaussure classique trail avec un drop assez léger quand même.
J’ai fait mes premiéres sorties sur les mêmes distances habituelles….les mollets m’ont rappeler qu’ils existaient….mais un footing léger tous les 2 à 3 jours ensuite et les mollets vont bien…par contre douleurs aux cervicales….cela vous est-il arrivée…merci pour votre retour
cordialement
Bonjour !
Il est très important d’opter pour une transition progressive ! Faire les distances que vous faisiez avant avec une foulée « minimaliste » est, je pense, une erreur. Les mollets doivent s’adapter progressivement, il faut leur laisser du temps pour ça. Les footing de récupération, le lendemain, ou de la marche, aident beaucoup ! Ce que je fais aussi souvent, c’est des massages de mollets sous la douche, avec du savon (pour que ça glisse mieux ).
Douleurs aux cervicales… C’est intéressant, tiens. J’ai en eu, oui, mais je n’avais jamais fait le lien avec la course minimaliste…