Suite à cet article, dans lequel on apprend que le prochain album de Lucky Luke sera disponible en version numérique pour iPhone, je me pose la question suivante : faut-il préférer la version numérique à la version matérielle d’une œuvre ?
La version matérielle est certes agréable : on peut la toucher, l’exposer, la prêter… Mais songez à toute l’énergie dépensée pour créer l’œuvre en question : papier, carton, plastique… Ces matières se recyclent, certes, mais à quel prix ? Sans parler de l’emballage et du transport de l’objet…
La version numérique, elle, a cet avantage de ne pas exister physiquement (ou presque) : il n’y a pas de matière à transformer, ni à transporter. Il faut cependant alimenter les serveurs en électricité. D’un point de vue humain, la sensation de s’être procuré l’œuvre peut être moins forte ; l’être humain est en effet habitué, dès son plus jeune âge, à toucher les choses qui composent l’univers dans lequel il évolue. Sûrement une façon de se positionner et d’exister physiquement dans cet univers.
À l’heure où la gestion de nos ressources devient critique, faut-il encore préférer les versions matérielles et aller acheter son CD en boutique plutôt que d’utiliser le téléchargement (légal) ? N’hésitez pas à me donner votre avis !
Prems ! (mais c’était facile…)
Je donne mon avis sur la question : j’aime bien les versions matérielles, mais je crois qu’il faut privilégier les versions numériques, plus écologiques. Et puis, on n’achète pas une œuvre pour son support, même s’il peut, plus ou moins fortement, influencer l’achat…
Plus ça va, plus on s’habitue au « non palpable ». Je pense bien sûr à la musique, aux vidéos en tout genre, aux applications, aux jeux… Tout devient online grâce aux différentes box et autres console de jeux. A mon avis ça a et aura plusieurs effets bénéfiques :
– Moins de pollution (la fabrication, l’emballage et le transport des produits, mais également le transport de l’acheteur + les sacs de caisse)
– Plus besoin de faire des photocopies pour rien (apn et stockage clé usb, disque dur… )
– Moins d’intermédiaires, donc moins cher (dans un monde parfait hein…)
– Moins de choses à transporter lors des déménagements. héhé
J’en pense que du bon donc.
@nikohk Entièrement d’accord !
L’App Store d’Apple pour l’iPhone est un bon exemple : les jeux ne se vendent plus dans des boîtes ! Mais… MobileMe, le service en ligne de synchronisation de données entre plusieurs ordinateurs et iPhone, existe en coffret ! (http://store.apple.com/fr/product/MB824F/A?cid=OAS-EMEA-KWG-FR_MobileMe-FR)
Perso, même si l’argument de l’environnement est sans doute valable, je reste largement attaché aux éléments matériels. Le numérique me semble globalement toujours trop volatile.
Pour un certain nombre de chose, notamment des ce qui entre dans le domaine de l’utilitaire et de l’éphémère (logiciels, documentation, journaux, etc), je n’ai aucun problème à les avoir uniquement sous forme numérique. De toutes façons c’est en quelque sorte jetable : quand on n’en a plus besoin ou quand c’est dépassé, on s’en débarrasse.
Mais pour les œuvres que je qualifierais de « culturelles » (livres, films, BDs/mangas, séries TV, etc), la matérialisation garde son importance, d’une part parce que ça touche plus à l’affectif et d’autre part parce qu’en principe ce n’est pas du jetable, ce sont des choses qu’on conserve (du moins en ce qui me concerne). Et pour tous ces objets dont a priori je ne compte pas me débarrasser l’argument du cout de recyclage par exemple n’a plus tellement de sens.
Plutôt d’accord avec Darathor… bien que l’argument écologique me titille fortement (et pour cause…). Cependant, à propos des « oeuvres » artistiques, particulièrement les oeuvres écrites, je pense que le fait qu’elles puissent être matérialisées, perdurer dans le temps, se transmettre sur quelques générations au sein d’une famille, est tout à fait intéressant : c’est, je crois, l’essence même d’une oeuvre. Je ne parle pas de l’original mais bien des copies qui sont tirées en des milliers, voire parfois des millions d’exemplaires. En effet, cela participe de la culture collective, de la transmission du savoir, de la sociabilisation de chacun. Acheter un livre, objet matériel, c’est finalement un acte culturel et social. Bien sûr il peut rester des années dans une bibliothèque… mais il peut être « redécouvert » plus tard et partager. A contrario, j’ai tendance à croire que la dématérialisation d’une oeuvre écrite friserait le « prêt à consommer »… puis à jeter… sans attribuer une valeur symbolique, pour ne par dire sentimentale à l’objet. Matérialisme quand tu nous tiens ! mais peut-être suis-je de la vieille école… et me refuse à aller de l’avant numérique. En même temps, on parle ici d’une BD, et en l’occurrence, je trouve ça sympa de pouvoir la télécharger sur l’iphone
Joachim
Je qualifierais la musique d’œuvre « passive » : on l’écoute souvent en faisant autre chose, et le CD (ou le fichier audio) n’intervient pas dans la « consommation » de l’œuvre. Tandis qu’un livre, on le touche, on tourne les pages, on apprécie la qualité du papier, … c’est vrai que c’est différent.
Mais peut-être serons-nous, un jour, obligés de nous contenter de versions numériques…
Concernant les bouquins, c’est plutôt compréhensible. Ça se touche, se prête, … se sent même. Et oui, j’aime l’odeur de l’encre au petit matin. Encore que, c’est vachement pratique de lire une BD sur son iPhone.
Par contre, pour le reste (les cd, les dvd, … les coffret en tout genre), ça me fait penser à un modèle usé, qui essaye de survivre un peu encore, grâce aux fans … et à Noël. Seulement, plus ça va et moins on insère de galettes dans les lecteurs. Non? A présent tout est relié (Internet, Ordinateur, Lecteur de Salon, TV, iPhone, …). Tu veux mater un film? Ben utilises la VOD de ta Box (moins cher, moins d’essence, plus rapide.. et en caleçon Monsieur!). A mon avis, le business de la vidéo va suivre celui de la musique. Pourquoi? Car il y a une demande. On voit d’ailleurs déjà que les chaines de TV diffusent via leur sites des épisodes de séries TV, et ce gratuitement.
Cela dit, je comprends le délire. J’ai moi même bavé devant les coffrets de mes séries préférées, les modèles en résine des icônes de BD, et vidé mes fonds de poche dans des collections de BD (que je revends aujourd’hui d’ailleurs). Mais tout cela change.
Par curiosité je viens de regarder un peu combien coûtaient les séries télé sur l’iTunes Store… Conclusion c’est environ l’équivalent du prix plein DVD qu’on trouve, c’est à dire un prix que je refuse de payer pour des DVD, alors pour du téléchargement, encore moins.
Genre la saison 1 de Friends à 20€ alors qu’en cherchant un peu on les trouve souvent à 10 ou 15 en DVD… Ou bien la saison 1 de Lost à plus de 50€ 0_o Ou la Même 4 à 31€ les 14 épisodes.
Bref, c’est pas tout de suite que je vais changer mes habitudes à ce niveau…